Concert à Genève, soirée 360°, shooting 25INSTanTs

Partis avec Chose Chaton pour Genève en train.
Arrivée à l'Hôtel prénommé "Encore", ça augure bien!
Je visite la salle de bain en premier, je veux la même chez moi avec une douche sans porte et un lavabo en plexi incolore!!! Chambre de star, 30m² avec un grand canapé rouge.

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La soirée a lieu à proximité de l'hôtel dans une grande cour bordée d'arbres. Un extérieur bucolique au fond duquel est dressée une scène assez grande derrière laquelle se trouve l'entrée de l'intérieur beaucoup moins bucolique. Une ancienne distillerie d'alcool de gentiane, vous savez l'alcool amer de maman que plus personne ne boit. Du coup l'usine a fermé et on en a fait un club! En attendant que ce club devienne un garage comme le regretté PULP ? Cet intérieur est carrément grand, frais comme une cave avec deux salles : un bar et un dancefloor au fond duquel il fait très sombre, surtout dans le recoin sous l'escalier, juste à côté des anciennes cuves d'alcool que le lieu a conservées. Je démarre d'un coup en criant "la Back room"! Mais un peu chiche la back room, et très ouverte! Olivier, le copain de Sandrine, nous dit qu'en effet, parfois, en fin de soirée ça se lache un peu de ce côté mais que ça reste bon enfant...
Mon cul !
Les bons enfants étaient bien chauds!
Mais comme je les comprends! Toute la soirée le DJ a mixé de la minimale... c'est tellement bien la minimale, c'est tellement festif...
C'est CHIANT la minimale!!!

16H, l'heure des balances:

                                                                                                            Jon (Marianne et Stan)

Pour nous le concert n'était pas du tout minimal. On devait passer à 20h30, ça va pas non! On a attendu la nuit, on a des vidéos sur presque tous les morceaux. Et même en attendant 22h, le public n'était pas dans l'ambiance pogo!!! Il n'empêche que Chose Chaton a assuré. Il a commencé par son nouveau titre "Sous les sycomores", inspiré de l'ambiance qui règne pendant l'étrange enquête de Dale Cooper sur la mort non moins étrange de Laura Palmer. J'étais en combi intégrale noire Thierry Mugler très moulante surmontée d'une cagoule de Sin Patron, créateur espagnol dont le tour de force est dit dans son nom puisqu'il  coupe sans patron. Une sorte de cagoule en tissus rideaux épais avec feuillages marrons et piafs gris-verts. Le tout en forme de cylindre rembourré et simplement doté d'un nez pointu mi Pinnochio mi oiseau.

A la seconde chanson je reste comme je suis mais je mets tout le début du morceau à poser de faux ongles démesurés ainsi que des canines longues que tous prennent au début pour un protège dents de boxeur, d'autant que je boxe juste après mais tout le monde comprend quand j'ouvre la bouche au moment où Chose Chaton chante "woolf and boy".
Je ne reviens que sur la reprise de Satanasa avec un masque neutre devant et un masque en bois incroyable derrière la tête. Ce masque est rouge et représente une sorte de démon humanisé et très réaliste. Le masque neutre est en latex et avec peu d'orifices , ce qui fait qu'à chaque fois que je veux inspirer, il se colle à ma bouche, bloquant ainsi la respiration. J'étouffe alors que je me déchaine, je suis obligé de crier sur scène pour ne pas m'évanouïr, ce n'est pas la première fois que ça m'arrive, je suis habitué mais ça épuise les muscles déjà mis à rude épreuve. Tout ça me fait un peu cafouiller, comme sur Mousseline Noire d'ailleurs, mais je crois que ça ne se voit pas. D'autant que Pierre a concocté pour cette chanson un montage d'images des coulisses du concert de Lausanne il y a deux ans et où on voit Vera Berkson très satanique et coquine (elle l'apprendra en lisant ces lignes...) ainsi que Sandrine très satanique et hystérique! C'était bon de les avoir un peu sur scène avec nous. Ensuite Chose Chaton reste seul pour les chansons happy et se déchaîne lui aussi, le public se réveille un peu. Il termine par "Molinier" a capella où je monte l'escalier les jambes en premier puis me déplace comme la fille de l'exorciste. C'était pas prévu mais j'assume cette araignée à l'envers. Jeux de jambes en l'air et je redescends.
En loge nous attendent "Plateau repas" qui passe après nous. Ils nous disent bravo et je leur réponds "Merci, ils sont bien, je crois!" Je parlais du public, Valentin me regarde effaré. Je comprends 5mn après qu'en effet le public est larvesque. Il faudra à Plateau Repas beaucoup d'imagination et d'énergie pour, à force d'insultes, faire bouger le suisse! Sandrine m'avouera alors avoir pesté et grogné contre les larves pendant tout notre concert. D'autant que Plateau Repas c'est bon. De plus en plus. Vomissant Paris qui donne "envie de mourir", ils se sont installés à Berlin tous les 3,  Marianne, Fleur, Valentin (Jon était présent aussi, je respecte beaucoup Jon) où la première année ils jouent environ une fois par semaine. Expérience, expérience et du coup, prêts pour les scènes plus importantes! Je suis dingue de leur énergie. Arrivé dans le public je me dis que je vais foutre le bordel au premier rang pour réveiller les gens mais mon corps, ce con, refuse d'aller plus loin. Je me dandine et, dans un ultime effort, je parviens parfois à sauter en l'air. Great!

On espérait voir Greta Gratos pour passer par dessus ce quiproquo malheureux mais si drôle du concert de Lausanne mais rien! Elle m'a écrit aujourd'hui. Elle me dit qu'elle n'est pas si méchante. Je le sais bien Greta! On aime toutes les deux la Wodka!
Après avoir fini la bouteille de Jaggermeister en loge, on part de la soirée à 3h30. Après s'être fait chier sur la minimale, avoir passé 1/3 de la soirée à chercher les amis perdus dans la foule énorme... probablement plus de 1000 personnes.
En parlant de "perdu", le lendemain fut tout à fait galère. Il nous fallait retrouver ces mêmes amis à une terrasse nommée "le Paradis". Ce fut le Paradis perdu. Nos amis faisaient comme si on connaissait Genève, on s'est retrouvé à la périphérie de cette ville beaucoup plus laide que prévu, en train d'espérer que les stores jaunes aperçus au loin seraient ce paradis... mais après avoir eu la déception de la station sévice (service) et du marchant de meubles, on a pensé qu'un I-phone servait aussi à téléphoner... Finalement on les a retouvés au bord du Rhône, fleuve limpide à cet endroit, surmonté de ponts d'où se jettent ce qu'on prend d'abord pour des suicidaires en brochette avant de constater qu'on se suicide pas en maillot de bain.

Là nous attendent Sandrine, Yves et Marco.

Sandrine nous raconte que son pote Jean-Marc, coiffeur ou maquilleur toujours en partance, était à la soirée dont il s'est fait virer à 7h du matin pour rentrer chez lui tuméfié, plein de bleus et d'écorchures. Déjà il s'était évanoui au bar dans les bras de Sandrine qui n'avaient pas pu le retenir. Jean-Marc aime lécher les aisselles de ses amis quand il est bourré mais là je crois qu'il avait dépassé ce stade... Bien que les buissons qu'il a visité en bonne compagnie retiendront quand même le mot "bourré"...
Après tout c'est une soirée organisée par des militants contre le SIDA et les capotes sont à dispo. Ce qui engendra quelques répliques parfaites du genre dialogue entre un fils et sa mère:
-"à quoi ça sert  maman"
-"A rien! à rien!"
Encore une qui a tout compris!

Je passe volontairement sur le reste de cette journée... A part peut-être la discussion avec Yves sur son jardin bio en plein coeur de Lausanne! Après la pizzeria on devait aller prendre un verre au phare (à moins qu'étant un bar pédé , l'orthographe soit "fard") mais Yves devait prendre le dernier train pour l'autre rive du lac.

Peut-être aussi juste mentionner le passage près de la statue de Sissi  l'endroit même où la pauvre fut poinçonnée, petite pensée pour Arielle Dombasle...

Le lendemain nous fera dire à Pierre et moi cette blague:
-"Tu as pris des vacances, toi, cette année?"
-"Oui, un matin j'ai fait ça."

"ça" c'est se lever du plancher où j'ai passé la nuit (chez des gens fort sympathiques, amis de Marco et avec qui on a parlé de choses passionnantes mais chez qui il faisait à peu près 48°, température que ma maladie génétique adore. Donc après 3 comprimés adaptés et un Lexomyl en renfort, je parviens enfin à m'endormir sur le plancher plus frais que le clic-clac).

"ça" c'est se doucher rapide et sortir avec nos sacs pour découvrir que cette ville n'est pas si laide finalement et qu'elle a son côté paradis balnéaire en montagne.Après avoir passé un beau parc genre XVIIIème siècle (je pense à Rousseau..), on débouche sur les rives du lac qu'on longe jusqu'aux "Bains des Paquis". Là, avec 2 francs, tu rentres, tu prends un petit déjeuner indécent et tu mets ce qui te sert de maillot (parce qu'évidemment t'as pas prévu) pour te plonger dans une eau claire et, chose étonnante, chaude. On est dans l'eau de 10h à midi. Expérience!

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sérieux, pas sérieux!

Et Vanderbilt :

De retour sur Paris le même jour, on hésite à se doucher avant de partir rue de Cléry pour le shooting avec Vincent. On hésite, tellement nos cheveux sont doux, tellement on a juste l'impression de s'être baignés dans des milliers d'hectolitres d'eau d'Evian !

Mais on se douche quand même et on y va, bon pied, bon oeil.
Pierre portera le costume que je lui ai fait en m'inspirant autant que possible de Martin Margiella mais version je coupe au couteau et je couds à l'agrafe. Moi je fais un hommage à Klaus Nomi dans un costume de ma confection qui m'a aussi pris deux jours et qu'on aura tant de mal à ajuster sur mon corps le moment venu. Et Vincent... ah Vincent!
Vincent a osé! il s'est habillé tout de noir et rouge... Mais j'ai rien le droit de dire...à découvrir en novembre... ou un peu avant sur facebook peut-être...