Pourquoi je parle si mal des autres quand je les aime tant?

Pas un mot depuis Février mais les frottements avec la réalité furent nombreux
D'abord ces frottements dont j'ai déjà parlés et qui sont dûs à l'enseignement dans cette Grande Ecole d'Ingénieurs militaires surnommée de la même lettre que celle qui sert à qualifier les films pornos (que de mystères... mais si l'amiral me surprenait... Quoique, quand j'y pense, j'ai toujours eu la fascination partagée par tous les gays pour l'uniforme...)
Bref les frottements ont pris du temps
Et puis le blues s'est installé
Oui le blues touche aussi le zombie, pourquoi non? Probablement même que l'un est la cause de l'autre... et inversement.
Mais je me suis baignée dans la mer "et la mer m'a lavée"

Avant ça j'ai tenté de tenir ma promesse et j'ai enclenché le processus de création de mon album regroupant les premières chansons et les nouvelles. La couverture est presque prête. J'ai demandé à Vincent Mallea d'en assurer la photographie. Je n'ai pas encore parlé de Vincent. Il a manqué dans ces lignes. Mais vous entendrez parler de lui sans que j'y sois pour quelque chose puisqu'il réalise en ce moment-même une fresque destinée à un avenir aussi beau que lui et son art.

Vincent m'aura photographié 4 fois. Deux fois dans mon ancienne vie dont une fois en Gagarine doré regardant les étoiles avec un mélange d'angoisse et de fascination. Est-ce que c'est ce qu'on appelle l'extase?

Une autre fois avec la robe de l'Impératrice Elisabeth d'Autriche entourée de deux autres Sissi. L'une tenait une paire de gants Mappa roses, l'autre une chienne morte depuis, et moi un ballet à chiotte, les mains maculées de merde. L'Autriche!

Puis il y a eu la séance photos pour mon album et une autre où je figure en sa compagnie et celle de François Sagat (comme quoi les frottements du X me poursuivent) . "Pain Capital" en est le titre.

Et enfin une séance à venir pour laquelle j'ai convaincu  un vieil ami, que j'admire et qui m'a précédé de 26 ans au royaume des morts, de me prêter son costume noir et blanc...

Pour accompagner cette fresque, Pierre me fait des infidélités. Lui qui crée toutes mes musiques est en train de créer, sur la base d'enregistrements des personnes présentes sur la fresque, une sorte de fresque sonore, c'est à dire une mise en musique de leurs mots, de leurs confessions...

Comme je parle mal des autres!!!

Quelqu'un, un jour, une connasse à n'en pas douter, me dirigeait pour un film où je devais être amoureux d'une fille, me regardait faire et me dit que ça n'allait pas, que ça ne se voyait pas que je l'aimais et la faute en était au fait que probablement les autres n'étaient pas importants pour moi. J'ai ouvert grands les yeux comme si je devais gober par là cette vérité et, sans transition, elle m'a demandé quel était mon animal préféré. J'ai répondu le cygne. Et voilà qu'elle me demande d'imaginer que cette fille est un cygne. C'était pour m'aider! Je ne savais pas si je devais pleurer de rire ou de découragement. Quoiqu'il en soit, elle avait tort. Je parle très mal des autres et de ce qu'ils font et c'est justement parce que je suis bloqué par la seule chose qui soit valable à mes yeux : L'amour que je leur porte. Je ne sais que dire que je les aime et je ne sais pas dire pourquoi ni comment. Un peu comme le poète japonais devant la beauté d'une fleur perce-neige ne sait dire que "ça". Un peu aussi comme Proust, exalté, excité, trop plein de je ne sais quoi, arrive, après une promenade en forêt, au bord d'une marre et ne sait que frapper l'eau avec son parapluie en criant "zut, zut, zut".

La psychologie m'emmerde, le sentiment est de l'ordre de l'indicible. Certains pensent que la poésie est justement la tentative de rendre tangible cet ineffable et je pense qu'il garde toute sa beauté quand on lui donne le droit de rester à la place à laquelle il appartient.

Je ne sais dire que ça.

Comments

[Le chevalier]

C'est joli ce que tu écris...j'aime ce message là...je parcours, je ne peux pas dire que j'ai lu encore..;j'ai juste tout parcourur...comme je parcours ce que vous faites...je m'y arrêterai...bientot mais merci pour ce partage...

Les gens que jaime...moi je leur ais toujours trop vite hurlé

[JC]

En effet, Risingstar (Gagarine) reflète l'angoisse,comme si il avait laissé quelque chose sur ces étoiles, mais il y a aussi un coté paisible à ce portrait ... Là est toute la magie du travail de Vincent.