Le Révélisme
Je retranscris ici un texte
fondateur de Pierre Pascual sur ce qu’il nomme Le Révélisme :
Où l’on parle
de travestisme, il faut dire révélisme.
Travestir
signifie, dans son sens originel, le
fait de changer d’habits mais prend avec le temps une connotation négative « Donner une apparence mensongère ou
trompeuse » comme le stipulent nos dictionnaires .
Il renvoie
également à une vision carnavalesque de costume et de déguisement.
Les mots travesti et travelo ont
toujours été, dans le monde moderne, d’une extrême agressivité et dénotent
consciemment ou inconsciemment de ce sentiment négatif de cacher, mentir,
dissimuler une vérité, avoir honte de sa propre condition.
Certains artistes mélangeant les genres,
usant simultanément ou non d’attributs connotés habituellement masculins ou
féminins, ont au moins une fois entendu ce mot dans leur vie, les désignant
« tu te travestis , tu es un travesti » et beaucoup de ces artistes n’ont pas su le comprendre ni le
recevoir, se voyant là réduit à la
propre vision qu’ils dénonçaient ou par delà laquelle ils volaient.
Cet acte ne
naît pas d’une envie de se distinguer de toutes les personnes qui ont un
profond désir d’appartenir à un autre genre dans la vie de tous les jours, mais
c’est tout simplement le mot
« travesti » qui dérange.
Les vrais travestis sont tous les gens
qui endossent un costume social de force, comme les commerciaux en costume
cravate ou certains religieux qui n’ont pas d’autre choix que celui de se
fondre derrière leur doctrine, et ne mettons dans cette affirmation aucun
jugement de valeur.
Nous avons
désormais besoin d’un nouveau mot qui
pourrait définir, sans le juger a priori, ces actes et comportements de plus en
plus fréquents , voire coutumiers, de dons de sa véritable personnalité ou de
sa vision personnelle de la société et de la condition humaine.
( Cet acte relève en effet d’une envie
ou d’un besoin de dire une vérité sur notre être ou sur notre société, cet acte
nous révèle et révèle cette vérité. )
Nous ne
sommes pas travestis, nous sommes révélistes et révélés.
Au delà du
mélange des genres sexuels ou d’une affirmation de ne pas correspondre à son
genre initial, le révélisme s’applique aussi à tous les artistes qui créent un
personnage, subliment leur vérité dans une entité parfois de même sexe, mais dont les traits physiques et psychiques
sont grossis, déformés, affinés, explosés, révélés pour affirmer une vérité
propre ou une vision de notre société, qui ne dépend pas forcément du plaisir
personnel de se transformer en l’être révélé.
Révélistes et
Révélés :
Là où le révélé donne sa vérité au quotidien, dans
un besoin d’affirmer un autre genre sexuel que celui que la société lui donne,
le révéliste offre une vérité sur sa condition ou sur le monde qui l’entoure,
dans un acte artistique.
Le révéliste
révèle là ou le révélé se révèle.
Ce qui
n’empêche pas l’interpénétration des deux.
Vous, femmes
et hommes qui luttezt contre l’assignation d’un genre établi par la naissance
et la société, vous artistes qui explosez les cadres de la perception de la
société sur ses congénères, usez librement de ce terme et attestez par l’emploi
de celui-ci de l’évolution de la société.
Ayant retranscris, je souscris.