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JOURNAL D'UN ZOMBIE EN ROBE (de chambre) THE WHITE ALBUM est sur I-Tunes et www.madamevisage.com
2 mai 2007

Zombie-Queer

Le zombie n’est que très rarement montré comme un personnage unique. Il est effacé voire anonyme dans une foule d’autres zombies comme si l’humanité aujourd’hui ne jouait plus son bonheur individuel mais se trouvait embarquée sur le même bateau qui part à la dérive, sur une Terre qui perd sa banquise, sa faune et sa flore, dans un monde financier qui provoque la chute des Etats jusqu’à la banqueroute… Un seul vampire peut endommager votre vie, une horde de zombies fera sombrer l’Humanité dans le chaos. Pour le spectateur, le vampire incarne l’expression théâtralisée du surgissement de la mort, le zombie est du côté de la terreur et de l’effroi. C’est le nombre qui fait peur. Mais n’allez pas croire que les zombies sont fédérés. Ils obéissent simplement à une sorte d’instinct grégaire qui les pousse tous dans le même sens. Au milieu de cette foule qui lui ressemble, le zombie est toujours seul. Ce sont les survivants qui, face à eux, se sentent obligés de se regrouper. J’aimerais ressembler à ces êtres humains qui nouent soudain des liens forts contre l’adversité.

J’ai longtemps cherché, lorsque j’étais en vie, une communauté qui me donnerait une légitimité et m’aiderait à construire une identité par effet miroir. Deux ans durant j’ai fréquenté les boîtes gays sans voir qu’elles ne m’apportaient rien de tout ça. Je continuais à être malheureux parmi de gens qui ne me ressemblaient pas et auxquels je tentais pourtant de ressembler. Grâce à mon nouvel état de zombie artiste, je crois avoir enfin trouvé ma société, celle où je peux vivre zombie sans me cacher. Elle s’appelle QUEER …l’univers rêvé.

 A L’origine Queer est un terme anglais signifiant étrange, mais il résonne comme un mélange de queen et de weird, et fut utilisé comme insulte à l’encontre des gays de tout genre avant qu’eux-mêmes le récupèrent dans les années 80, marquant un tournant générationnel dans le domaine des luttes autour des sexualités. Comme les pédés espagnols se traitent affectueusement de maricon ! Le queer se veut avant tout festif. Il est fort possible, comme le dit Didier Lestrade (et c’est là l’un des rares points sur lequel je sois d’accord avec lui…) que le mouvement queer soit né pour échapper à la détresse du SIDA.

 Le mouvement queer, qui doit beaucoup au féminisme, dépasse la lutte contre l’hétéronormalité et l’hétérosexisme (Le queer est très proche de la théorie du genre qui distingue sexe social et sexe biologique. La théorie queer est une possibilité de repenser les identités en dehors des cadres normatifs). Ces dernières années, après avoir très bien joué son rôle auprès des milieux gay, lesbien, transgenre etc…, le queer a eu tendance à s’étendre vers une esthétique qui se rapproche de celle des Fétish, Trash, Freaks, Gothiques, Punks, tout ce qui se trouve en marge de la normalité aliénante. Composé d’être libérés, sexuellement mais aussi mentalement et politiquement, la mouvance queer est évidemment très créative.

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